La méconnaissance de la théorie de l'évolution
Dominique de Vienne et Pierre Capy, professeurs à l’université Paris-sud 11 ont fait passer un questionnaire à des étudiants en biologie (1ère année de licence), anonymement, de 2005 à 2008, questionnaire portant sur leurs connaissances sur l’évolution. 1134 élèves ont répondu et leurs réponses ont été épluchées.
Les résultats sont assez surprenants et inquiétants : 32% pensent que la théorie de l’évolution n’est rien de plus qu’une hypothèse, 12% ne placent pas l’homme dans le règne animal, et plus de 9% refusent que nous ayons tous un ancêtre commun.
Les résultats de ce sondage ont été publiés par Sciences et avenir. Vous pouvez aussi les trouver sur le site web « Tempsréel » du Nouvel Ob’s. Le sondage est disponible en ligne, ainsi que les corrigés.
J’ai répondu au sondage. J’ai trouvé que des questions très basiques (la situation de l’homme par rapport au règne animal par exemple) voisinaient avec des questions plus pointues (le rembobinage du film de la vie donnerait-il les mêmes résultats si on déroulait tout à nouveau ?).
Le sondage a évalué les élèves entre trois et six mois après leur entrée à l’université. C’est donc l’enseignement de l’évolution au lycée qui est ici en cause. Cet enseignement occupe-t-il la place qu’il mérite, ou bien, à force d’aller de soi, ne laisse-t-il pas la place vacante à des idées religieuses beaucoup plus dans l’air du temps ?
Je n’ai aucun souvenir d’un enseignement de la théorie de l'’évolution en tant que telle à mon époque lycéenne. Dans les années 1974, en section littéraire avec latin, je ne me souviens que de cours sur l’hérédité, de calculs de probabilité sur les transmissions de caractères. Cheveux blonds, cheveux bruns. Le cadre de tout cela m’a échappé, le processus intellectuel disparaissant derrière les gènes.
De la maternelle au lycée, l’enseignement souffre d’un défaut de cadre de réflexion dans lequel les connaissances pourraient s’inscrire. L’enseignement de l’évolution des idées intellectuelles et de l’histoire des sciences pourraient pourtant apporter cette vue d’ensemble qui lui manque.