Un petit vin chaud pour vous glacer le sang ?
À la montagne, persiste une culture du vin chaud, symbole de réchauffement des corps et de convivialité. Ici, en Haute-Savoie, on vous proposera donc du vin chaud à toutes les occasions, à toutes les manifestations hivernales : marchés de Noël, spectacles, après ski, etc.
Les vacanciers l’apprécient ; pour eux le vin chaud fait partie du décor et du patrimoine montagnard. Ils croient, tout comme les gens du pays d’ailleurs, qu’il fouette le sang, et qu’il n’a pas son égal pour vous réchauffer de la tête aux pieds.
Qu’en est-il vraiment ? En fait, il n’en est rien ! L’alcool « fouette » le sang, certes, en l’entraînant de l’intérieur vers les vaisseaux superficiels, provoquant leur dilatation. D’où les rougeurs sympathiques (ou estimées telles par l’entourage !) sur les joues des buveurs… L’afflux de sang donne une sensation de chaleur agréable, mais très fugitive. Car les calories s’échappent alors à la vitesse grand V. Et le processus normal de réchauffement n’est pas respecté. Les vaisseaux superficiels devraient au contraire se contracter (vasoconstriction avec chair de poule) pour préserver la chaleur interne et éviter la déperdition des calories. Or, l’alcool va faire le contraire : privilégier la surface et refroidir l’intérieur. Le réchauffement va donc être fugitif : le petit coup de sang sous la peau va faire place au refroidissement précipité de l’organisme.
« On estime qu'elle chute d'un ½ degré par fraction de 50 g (5 verres de 10 cl de vin) d'alcool ingéré. » (L’Internaute-Sciences)
Si vous venez faire du ski chez nous en février, aidez-nous à rompre avec cette contre-culture, refusez le vin chaud, quitte à vexer vos hôtes, et réclamez votre chocolat ou votre thé à cor et à cri. On a ça aussi chez nous !
Photo : vue depuis la cour de l'école maternelle. Crédit Agnès Lenoire.