Enquête de l’INSEE : une scolarisation pas si décadente
L’INSEE publie sur son site les statistiques de la scolarisation depuis 30-40 ans, par tranche d’âge et par genre, afin de suivre l’évolution des non diplômés et des diplômés. Quatre tranches d’âge ont été analysées, mais je ne comparerai que les extrêmes : la plus jeune (25-34 ans) et la plus âgée (55-64 ans), c’est-à-dire 30 à 40 ans de scolarité.
Les non diplômés
Chez les 55-64 ans
- hommes : 34%
- femmes : 40,8%
Chez les 25-34 ans
- hommes : 12,3%
- femmes : 10,6%
Diminution de 21,7% pour les hommes sans diplôme et 30,2% pour les femmes sans diplôme. |
Les diplômés - Progression du baccalauréat
Chez les 55-64 ans
- hommes : 11,2%
- femmes : 12,1%
Chez les 25-34 ans
- hommes : 23,3%
- femmes : 23,0%
Progression de 12,1% pour les hommes bacheliers et 10, 9% pour les femmes bachelières. |
Les diplômés – Les bacheliers et plus
Chez les 55-64 ans
- hommes : 28,9%
- femmes : 27,7%
Chez les 25-34 ans
- hommes : 60,0%
- femmes : 69,1%
Progression de 31,1% pour les hommes bacheliers et plus et de 41,4% pour les femmes bachelières et plus. |
Sur 30 à 40 ans, la diminution du nombre des sans diplômes est notable pour les hommes, spectaculaire pour les femmes ; la progression du nombre des bacheliers sur la même période est un peu plus forte chez les hommes que chez les femmes. La progression la plus forte est celle des « bacheliers et plus » ; c’est là aussi que les femmes font un bond en avant impressionnant.
L’éducation des enfants ne serait donc pas si décadente ? Les jeunes ne seraient pas plus illettrés que leurs aînés ? Et bien non. Déjà en 2004, un rapport de l’INSEE intitulé « Les difficultés des adultes face à l’écrit », montrait que 4 % des 18-24 ans, contre 19 % des 55-65 ans, éprouvaient de réelles difficultés face à l’écrit. La catastrophe qu’on nous décrit, qui stigmatise les jeunes et discrédite la pédagogie et les enseignants, n’est pas à l’œuvre sur le terrain. Certes les lacunes sont nombreuses dans le système scolaire et des réformes sont nécessaires. Mais les statistiques de l’INSEE montrent que les jeunes sont meilleurs élèves que leurs parents et ne méritent pas qu’on pratique leur dénigrement systématique.